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Répression En Israël, la droite prépare l’instauration de la peine de mort contre les « terroristes » palestiniens

mardi 11 novembre 2025, par RG

Le Parlement israélien a approuvé, lundi 10 novembre, une proposition de loi de l’extrême droite taillée sur mesure pour s’appliquer aux Palestiniens. Le texte doit encore passer une deuxième et une troisième lectures.
La Knesset, le Parlement israélien, a adopté lundi 10 novembre dans la soirée une proposition de loi visant à instaurer « la peine de mort pour les terroristes ». Ce texte est censé concerner tout individu reconnu coupable d’attaques ou d’attentats meurtriers anti-israéliens, mais est taillé sur mesure pour s’appliquer aux Palestiniens. Il s’agissait d’un vote en première lecture, une deuxième et troisième lecture étant nécessaire avant que la loi n’entre en vigueur.

Le texte a été adopté à une majorité de 39 voix contre 16. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne, avait menacé d’arrêter de voter avec la majorité soutenant le Premier ministre Benyamin Nétanyahou si cette proposition présentée par une élue de son parti n’était pas soumise à un vote à la Knesset.

« Couper le terrorisme à sa racine »

Le projet propose que « quiconque cause intentionnellement ou par indifférence la mort d’un citoyen israélien pour des motifs de racisme ou d’hostilité envers une communauté, et dans le but de nuire à l’Etat d’Israël et à la renaissance du peuple juif dans son pays, sera passible de la peine de mort ». Avec une telle formulation, la peine de mort pourrait s’appliquer à un Palestinien qui tuerait un Israélien, mais en aucun cas à un Israélien qui tuerait un Palestinien. « Il n’y a pas de terroriste juif », a même balayé le député porteur du texte, Limor Son Har-Melech, dans un entretien au site Ynet.

En jugeant recevable cette proposition de loi, la Commission de la sécurité nationale de la Knesset avait déclaré le 3 novembre que l’objectif du texte était « de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion ». « Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu’il n’y a qu’une seule punition : la peine de mort », avait estimé Itamar Ben Gvir le même jour.

Le vote de la Knesset survient alors qu’un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas est entré en vigueur le 10 octobre, sous la pression des Etats-Unis, plus de deux ans après le début de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023. Le retour de la peine de mort dans l’agenda législatif israélien n’est pas nouveau – c’était déjà le cas en novembre 2023, mais le gouvernement n’y avait pas apporté son soutien.

Le Hamas a qualifié le 3 novembre dernier cette nouvelle proposition de loi de « violation flagrante du droit international », appelant « les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes de défense des droits de l’Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal ». L’Autorité palestinienne a, elle, dénoncé « une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité ».

« Mesure populiste et extrémiste »

Des voix dissidentes s’élèvent également au cœur de l’Etat hébreu : la proposition de loi suscite un rejet unanime à gauche. Le député travailliste Gilad Kariv, seul membre de la commission de Sécurité nationale de la Knesset à s’être opposé au texte, estime que le rétablissement de la peine de mort est une « mesure populiste et extrémiste, qui ne conduira pas à l’éradication du terrorisme meurtrier, mais plutôt à son intensification ».

La dernière exécution judiciaire en Israël remonte à plus de six décennies : le nazi Adolf Eichmann avait été pendu en 1962 après avoir été condamné pour « crimes contre l’humanité », pour avoir organisé la déportation et l’extermination des Juifs d’Europe.


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